mercredi 14 juillet |
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Encore
imprégnée du concert d'hier soir je n'ai même pas pensé que c'est
mon premier 14 juillet hors du territoire français et pour la première
fois aussi je quitte Tokyo pour me rendre à Nagoya où je n'ai rien
à faire excepté un concert de J. Malgré le décalage horaire j'ai
relativement bien dormi et me voilà fin prête à affronter le monde
et ses pièges.
Ma valise bouclée je quitte le ryokan aux alentours
de 10 h, espérant pouvoir prendre le train de 11 h. ça m'inquiète
un peu mais je suis bileuse de nature, la peur de l'inconnu mine
tout être humain.
Ma valise pesant 15 kg me semble lourde. Mes bras et mes cuisses
me font un peu mal, reste du concert d'hier je me suis râpée le
coude avec la barre ce qui me fait hyper mal ! La plaie n'est pas
très belle mais un pansement devrait suffire.
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En
attendant l'heure du départ je me remémore quelques rencontres.
Comme hier à la poste quand le guichetier a vu que j'écrivais en
France m'a dit quelques mots dans la langue de Molière, pour le
remercier je lui ai répondu en japonais.
Au ryokan hier soir au guichet il y avait deux Français avec qui
j'ai discuté, l'un était de Paris l'autre de Mont-de-Marsan dans
les Landes et j'ai osé dire que c'était le midi et non le sud-ouest.
Le rire étant la meilleure arme je leur dis "Oh
la gaffe, monumentale, c'est comme dire à un Breton qu'il est Normand
!" J'essaie de me reposer un peu, bien au frais
car la journée risque d'être fatigante, et d'après Rose "Nagoya
est encore plus chaud que Tokyo car plus humide", chouette
!!!!
Selon la légende le visiteur doit mériter son entrée (ou sa sortie)
et descendre ou monter des escaliers très pentus. Alors monter les
escaliers raides de l'entrée du Kimi avec ma Delsey bien lourde
j'en sue d'avance. Comme j'ai peur de me perdre encore je sors plus
tôt que prévu. |
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A
Ikebukuro je demande où se trouve le Midori no madoguchi
à un employé qui ouvre les barrières mais ne parle pas anglais.
Comme je ne comprends pas bien ce qu'il me dit il me montre un plan,
me fait faire le tour du bloc alors que c'était tout à côté. Merci
à la Demoiselle qui m'a bien renseigné.
Beaucoup
de voyageurs font la queue pour réserver leur place. Vers 11 h
vient mon tour. Je mélange allègrement anglais et japonais. Le
jeune employé me donne le ticket qui me mènera à Nagoya avec un
changement à Shinagawa. Déjà je m'inquiète "ne vais-je pas
me perdre encore". Mais aucune crainte car la signalisation
est parfaite, il suffit de suivre "un train bleu".
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Comme
j'ai largement le temps après avoir acheté et bu une bouteille de
Pocari Sweet je passe mon temps dans un des nombreux cafés de la
gare. Il y a beaucoup de boutiques et j'ai vu que le Andersen s'était
agrandi à Ikebukuro car les Tokyoïtes se bourrent de pâtisseries
façon "française" mais trop sucrées à mon goût.
Dans la gare les gens vont dans tous les sens, c'est assez fatiguant.
Dans ce café dont j'ai oublié le nom il y a beaucoup d'hommes d'affaires
en transit. Certains travaillent sur leur ordinateur portable, téléphonent.
Comme partout dans le monde les Japonais sont rivés à leur mobile,
d'autres dorment, boivent ou mangent. Mais comment manger par cette
chaleur. Je sirote un thé glacé en écrivant mes
mémoire jusqu'au 12 h 30. Ma valise gène un peu mais je n'ai pas
d'autre endroit où la mettre. Alors je souris. |
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Le
Hikari 273 part de Shinagawa à 13 h 14. Le premier
arrêt est Mishima, le 2e Shizuoka je prends une photo
d'un immeuble mais je ne sais si mon appareil va aimer. Plus on se
dirige vers Nagoya plus le temps se couvre.15 h arrivée à Nagoya.
Là je n'en finis pas de demander mon chemin car la gare de Nagoya
est immense, les indications me paraissent moins claires qu'à Tokyo.
Mais j'avoue que les gens de Nagoya sont très serviables. Peinant
dans un escalier raide un jeune salaryman m'aide à soulever ma valise.
A Tokyo tu peux toujours rêver.
Arrivée sans encombre sortie 3 de la station de métro Kamimaezu je
suis mon plan que je tiens à main, alors que je ne demande rien une
dame s'avance vers moi et me demande en anglais ce que je cherche
mais elle ne connaît pas. Bon on va dire ça partait d'un bon sentiment.
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Je
m'aperçois très vite que je suis allée trop loin dans la rue alors
je rebrousse chemin. Au carrefour un couple d'une cinquantaine d'années
me croise, la dame me demande ce que je cherche (décidément c'est
une manie à Nagoya) je lui réponds le "Meiryû Ryokan".
Et voilà son mari prend ma valise et tous deux m'accompagnent. La
dame a le même anglais que moi. Un bonheur. Évidemment elle me demande
pourquoi je suis à Nagoya. Et moi de lui répondre que je viens assister
à un concert du bassiste de J, le bassiste de LUNA SEA. Quelle histoire
!! Ils n'en reviennent pas. Devant l'hôtel je les remercie en m'inclinant
"どもありがとうございました。domo arigato gozaimashita". |
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Un
bon gros chat blanc dort à côté des marches à l'entrée du Meiryû.
Je suis en eau ma peau ne respire plus tellement je colle, je m'essuie
le visage. Une dame arrive elle ne parle pas du tout l'anglais mais
ce n'est pas grave un peu de japonais et le langage des mains suffisent.
Elle m'aide à porter ma valise jusqu'au 1er étage. Oh, l'escalier
qu'est-ce qu'il est raide. Nous soufflons toutes les deux en disant
"暑いね atsui ne"!!!!!! |
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J'ai
la chambre 205 et chouette j'ai la télé, j'adore
!!! et un coffre-fort ! Super. Je comprends que la douche se trouve
au fond d'un petit couloir à l'opposé de ma chambre, les toilettes
sont juste en face.
Une fois installée sommairement je pars à la recherche du
Club Diamond Hall. Pour cela je prends le métro et descends
sortie 2 de la station Shinsakae machi Grâce au plan en japonais
je trouve facilement. Pourtant quelque chose m'ennuie je n'ai
pas trouvé de …. téléphone, il faut absolument que je téléphone
à Tanja demain pour la rassurer.. si elle n'est pas à la maison
je laisserai un message.
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Revenue
au ryokan j'achète de quoi me sustenter au Lawson
du quartier seulement grâce à mon sens de l'orientation je me plante
alors que la supérette est très près de l'hôtel. A peine entrée dans
l'hôtel le réceptionniste m'a donné ma clef j'ai à peine pu dire “カギkagi' |
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Dans
ma chambre je regarde la télé, ainsi je vois qu'à
Niigata il y a des inondations faisant quelques morts et des disparus.
Des milliers de personnes ont été évacués dans des gymnases. C'est
une situation difficile quelque soit la nationalité. Nos émotions,
nos réactions sont les mêmes. Les maisons saccagées, les souvenirs,
le travail d'une vie envolé.
Micro à la main, le journaliste se promène dans les rues inondées
demandant aux sinistrés "ça va ?". Tu parles si ça va !
Certains en ont a gros sur la patate, un sinistré a même l'air en
colère de devoir quitter son domicile. |
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L'Affaire
Charles Jenkins est toujours évoquée. D’après
ce que j'ai compris il s'agit d'un déserteur Américain qui a rejoint
la Corée du Nord en 1965 croyant pouvoir éviter d'être envoyé
au Vietnam et que Pyongyang le livrerait à l'Union Soviétique
puis rejoindrait les États-Unis. En 1980 il a épousé une Japonaise
enlevée au Japon par des agents nord-coréens. Ils ont eu deux
filles ; Par peur d'être arrêté et jugé par les Américains il
tardait à retrouver sa femme et ses filles rentrées deux ans auparavant.
Aujourd'hui il est entré dans un hôpital tokyoïte.
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Après
quelques activités sans grand intérêt, je me couche à 22 h 15. |
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