Le
Shibuya O'EAST, bâtiment noir, comme d'ailleurs
ses deux frères le O'WEST et le O'CREST est situé
dans une petite rue de Shibuya, quartier branché au
cœur de Tokyo. Aujourd'hui il fait chaud et lourd.
A
18 h précises, le staff ouvre les
portes et appelle les participants par numéro d'ordre.
Au bout d'un moment, je passe moi aussi, même si je
ne suis pas très sûre que ce soit mon tour.
L'accès à la salle proprement dite est bizarre,
mais bon, je m'installe sur le "floor", du côté
de Franz, de façon à voir d'un coup J et Scott
Garrett. Je suis vers le 7e rang derrière des barrières
de côté qui servent aux slameurs. J'attends un
bon moment, une musique plutôt sympa est diffusée.
La
climatisation de la salle est au maximum, et malgré
les 800 personnes amassées dans la salle il fait bon,
respirable. Nos peaux sont sèches. Quel bonheur mais
quelque chose me dit que cela ne va durer.
Pas de décor particulier, la scène est trop
petite. Seuls l'ampli Virgin Mary et une Sainte Vierge
en plastique blanc égayent le décor.
Après que le staff ait réglé une dernière
fois les instruments, la musique se fait plus forte. Puis
la lumière s'éteint..
Dans
la pénombre, enfin, les musiciens se présentent
sur scène sous un tonnerre de cris. Dans l'ordre :
Scott, Franz, CB et J
J apparaît tel qu'il est sur les photos
faites à L.A. avec les cheveux mi-longs, châtain
clair, la barbe naissante, le T-shirt noir et le pantalon
que je trouve hyper sympa avec le zip sur la brayette.
Il
se place fait son signe de croix et entame STAR,
première chanson également de son dernier album
RED ROOM. La première phrase
musicale terminée, le public se déchaîne
d'un coup, moi-même d'ailleurs. Il enchaîne ensuite,
comme sur l'album, Trance my world qui
sera suivi par PYROMANIA et Chaos
Dance, ce qui n'est pas de tout repos.
Ça
slame de partout. Les vagues s'enchaînent les unes aux
autres. J appelle les slameurs. Je ne sais combien j'en ai
envoyé aller slamer ailleurs. De plus, je dois me battre
avec une fille dernière moi qui me donne des coups
de coude de telle façon à ce que je lui cède
la place. Mais que nenni, la Ma'J pogote, hurle, jump, et
au passage j'en profite pour lui refiler quelques coups aussi.
Comme elle voit que ça ne marche pas, elle pose son
pied de façon à me déstabiliser comme
dans une prise de judo. Mais, ma cocotte, si tu t'images que
j'ai traversé le monde pour te laisser ma place, tu
rigoles ! Je résiste, elle cède enfin.
Pendant
tout cela J continue son show. Après une première
MC, il reprend avec Silver (que j'adore,
je chante à tue tête avec lui), Crush
Course (super pour pogoter), My
angel et Death valley . Rien
que du bon.
Les slameurs passent toujours au dessus de nous. Ça
commence à nous échauffer (enfin je crois qu'on
a pas besoin de ça) car la fièvre monte de plus
en plus. La sueur dégouline de nos corps, je vois celle
de J tomber sur le parquet de la scène, Franz n'est
pas mieux, Scott depuis le départ, de temps à
autre, me regarde en souriant. L'interprétation des
musiciens est vigoureuse, sans temps mort, la chaleur fait
pourtant qu'il est très difficile aux musiciens de
tenir leurs instruments, leurs doigts glissent et l'on entend
parfois des "couacs". J regarde souvent Franz lui
dit "up", il cherche du regard aussi son
staff, et il n'a pas sa tête des bons jours.
Après
le Drum Solo de Scott, J revient,
torse nu, laissant voir tous ses tatouages, même celui
qu'il a dans le bas de dos, hmm….
Twisted
Dreams commence la deuxième partie du
show, suivi par l'incandescente Feel Your Blaze,
c'est l'une des plus chaude du programme, je vous le dis…
mais on a à peine le temps de se remettre car viennent
ensuite Go with the Devil et LIE-LIE-LIE.
C'est
sur une de ces chansons, qu'un slameur me donne un coup de
pied, j'ai fait valdinguer mes bouchons, j'en récupère
un, mais le son qui était déjà pas terrible,
devient franchement mauvais pour moi. J'aperçois d'ailleurs
que J porte des bouchons lui aussi, sauf qu'ils ne sont pas
jaune citron, comme moi.
Après
une nouvelle pause, histoire de boire, de se sécher
avec une serviette, et de lancer quelques bouteilles au public
qui se déshydrate et d'annoncer les concerts additifs
qu'il donnera au Shibuya Ax, des 19 au 23
septembre prochain. Tout en parlant, il plie le tract et finit
par le lancer au public devant lui.
Puis, J continue avec Check Your Head, Gabriel,
When You Sleep (cette si belle ballade)
Les lumières s'allument. Au 1er étage, j'ai
remarqué Mme Noriko SHOJI, journaliste,
mère du Visual Kei, je vois également Yasuyuki
JIN (de l'UV) le bloc à main. Je ne vois pas
Akemi Oshima, mais cela ne veut pas dire qu'elle n'y est pas,
ni You Matsuda, mais comme je n'ai pas les moyens de le repérer,
c'est normal que je ne le trouve pas. J'ai noté depuis
le début du spectacle, que J semble assez tendu, ce
qui est peut-être dû au fait que toute la presse
soit là, ce soir.
J
revient pour les présentations de ses musiciens; avec
l'un des T-shirt de la tournée, bleu marine, qui s'appelle
DEATH VALLEY.
Tout
d'abord, son batteur, Scott Garrett qui arrive
vêtu d'un T-shirt noir avec écrit dessus TEAM
666, en anglais, il dit "C'est le chiffre
de satan". J, appuyé sur le micro de
CB traduit en rigolant.
Franz torse nu lance un "Konichi wa !
" mais les filles rectifient "Komba wa !"
C'est pas sympa les filles, donc, il continue en anglais,
font moins les malignes maintenant !
CB, comme à son habitude, raconte une histoire drôle,
que je ne comprends pas. J est mort de rire, le public aussi.
En fait trois seules personnes ne rient pas : Scott, Franz
et moi.
Pas
de CHAMPAGNE… pour les encore,
c'est BURN OUT qui remplace. Sur ce morceau,
un slameur à nouveau me donne un coup de chaussures
sur la tête. J'ai mal, je me penche pour me remettre.
Si j'en ai encore un sur la tête, je lui tors les "bijoux
de famille" pour lui apprendre à vivre.
Puis,
pour les encore 2, il interprète Go Crazy
et NOWHERE. Le floor
est en transe. Dès la fin du morceau, J lance son piku
dans le public devant lui, dit arigatô,
fait un signe de la main et disparaît dans les coulisses.
Voilà,
mon premier concert 2004 est fini et mes muscles sont tout
endoloris.
Une musique d'ambiance absolument affreuse prend le relais,
elle me fait passer à une chanson française
des années 50, genre "cerisiers roses, pommiers
blancs". Beurk… C'est la seule mauvaise note. |