Si
vous
cherchez la façade du Club Diamond Hall
vous ne la trouverez pas, car le live house est situé dans
l'immeuble près du Appollo Theater et de
ce fait n'est pas visible de la rue. Pour accéder jusqu'à
l'entrée de la salle, il vous faut passer à droite,
par un couloir extérieur (je sais c'est bizarre comme expression,
mais pourtant c'est tout à fait ça). De l'autre côté
de cette minuscule rue, se trouve des vestiges anciens ce qui rompent
avec la modernité des alentours, mais, c'est ça le
Japon. Aujourd'hui, une
chaleur pesante, plus de 36°, règne sur la ville.
Dans un premier temps, l'escalier donne accès au stand des
goods qui ouvre de 15 h à 17 h 30. J'attends mon
tour, assise à même le sol, m'éventant. Les
fans, garçons et filles, me regardent.
Le
fan de J n'a pas d'âge particulier, n'a pas de style particulier,
non plus. Certains sont comme vous et moi, d'autres arborent fièrement
tous les goods achetés lors des tournées
précédentes. Il y en a d'ailleurs qui me plaisent
bien, comme un T-Shirt rouge avec un "14"
écrit dans le dos. Il y a des garçons, des filles,
des jeunes, des très jeunes, des femmes plus âgées,
des goth Loli (enfin 2 ou 3), des sexy, des moches, et une française….
Après
17 h 30, le staff
change les affiches. Elles indiquent désormais les numéros
d'entrée dans la salle. Je lis sur l'une d'elle que "tout
acte dangereux est interdit comme les slames".
A
18 h pétantes, un à un, nous entrons
dans le live house. Un membre du staff, regarde les billets,
mon numéro était 250, je suis entrée la 250e.
La salle est plus petite que le O'East, elle contient
à peu près 500 personnes. Et comme le précédent,
elle est noire mais des tentures rouges pendent des cintres. La
scène est minuscule…
J e
me mets, comme toujours, du côté de Franz, au 7e au
8e rang, mais je sais que très vite je serais devant. Pour
ne pas trop souffrir de la soif, j'ai acheté une enveloppe
thermos "spéciale bouteille". La musique se fait
plus forte, je mets mes bouchons. On peut commencer.
19
h et quelques minutes, d'un coup les cris retentissent,
les corps s'agitent, les musiciens arrivent sur scène : Franz,
Scott, CB et J qui est rasé de près, et vêtu,
aujourd'hui, d'un T-shirt noir avec une tête de Jésus,
me semble t-il, un pantalon à taille basse. Il tirera plusieurs
fois dessus, mais il tient bien, dommage ! A un moment, je verrais
même pendant le concert que J porte un caleçon. En
deuxième partie de spectacle, il arrivera torse nu mais pas
longtemps, puis en dernière partie, il portera le T-shirt
de la tournée bleu foncé Death
Valley Scott, porte un T-shirt avec un dessin dessus,
un pantalon court et porte des gants de laine. Franz est en T-shirt
noir et Fujita en salopette de jeans.
La folie s'empare de la salle dès la première chanson
STAR suivi par Trance my World
et PYROMANIA (re zut, j'ai encore oublié mon
briquet, je m'amuse à souffler les flammes à côté
de moi, c'est mon côté gamin). Les chansons s'enchaînent
à un train d'enfer. Il fait chaud, c'est la journée
la plus chaude que j'ai connue depuis mon arrivée au Japon.
Le taux d'humidité est impressionnant.
Je
ne me souviens plus très bien de l'ordre de chansons, mais
en gros, il a joué les mêmes que lors du concert précédent.
A savoir, toutes les chansons de son album RED
ROOM, deux chansons de PYROMANIA,
deux de UNSTOPPABLE DRIVE et une (au moins de
BLOOD MUZIK).
Lors
de sa première pause, J rappelle "de faire attention
aux autres et de ne pas s'agripper en slamant". Merci,
mais s'ils pouvaient aussi enlever leurs chaussures, ça serait
parfait.
La
chaleur fait souffrir les organismes humains mais également
les instruments, sur une chanson, dont je ne me souviens plus le
titre, Franz n'arrive plus à jouer, J est déconcentré,
ce qui perturbe aussi CB. J a la tête des mauvais jours.
Franz est rivé sur son ampli, tripatouillant les boutons.
Seul, Scott soutient le rythme mais on sent que ça part dans
tous les sens. J s'en va donnant sa basse pendant que Franz triture
toujours son ampli, puis abandonne sa guitare et s'en va suivi de
CB. Laissant seul, Scott qui exécute son solo.
Il
cogne, frappe, continue, encore, encore, encore et encore. Le public
le soutient mais le drums solo s'éternise. Scott n'en finit
pas de frapper. Quelle puissance ! Quelle force ! Cependant, vers
la fin il semble dire "Hey les mecs !
Revenez ! ne me laissez pas seul sur scène ! "
Cela dure au moins 10 minutes, ou pas loin.
J
revient et remercie Scott qui est épuisé. Heureusement,
que ce n'est pas un jeunot sinon il se serait écroulé
sur place. Je lui fais signe "up" (main
fermée, pouce levé). J reprend ce geste (je n'ai pas
la prétention de dire qu'il m'a copié, c'est une coïncidence
tout au plus, ou les grands esprits se rencontrent, comme on dit).
Scott
est épuisé. Il a du mal à reprendre
son souffle. Franz vient lui dire "merci", Fujita
aussi. On lui apporte de l'eau, des serviettes pour s'éponger.
Il est rouge. Pendant que J continue à meubler pour le laisser
se reposer. J continue à parler, il rigole, fait rigoler
le public. Je refais mon signe "up" à
Scott, il sourit.
Le spectacle reprend mais le programme est complètement bouleversé.
Pour ma part, je suis à fond dans la musique. Je pogote,
je chante, je hurle, je me bats, et de fil en aiguille, je suis
au 2e rang. Je me tiens, maintenant, à la barre entre deux
filles.
Tous les participants sont en eau. J fait distribuer par le staff
des bouteilles. Moi, j'ai la mienne, je bois, et je la passe à
un jeune garçon qui est derrière moi. Il est content,
Hé, on sait vivre en France, gamin !
La sono n'était pas terrible, on a même parfois du
mal à reconnaître les morceaux, pourtant j'ai toujours
mes bouchons car peu de salmeurs me sont passés dessus. De
plus, aujourd'hui, ils ne s'agrippent pas et cela va nettement mieux.
Après l'entracte, J revient sur scène pour présenter
ses musiciens. "Derrière moi, il y a Scott Garrett
! Scott, Scott, Scott, Scott….".
Scott arrive en imitant le moon walker, il prend
le micro central et dit : " I'm like Michael Jackson
!". Tout le monde rigole.
J continue : " A ma droite, il y a Franz Stahl. Franz
! Franz ! Franz... !"
Torse nu, Franz s'est scotché une flèche en papier
sur le ventre, nous indiquant la direction de "quelque chose
qu'il a entre les deux jambes". C'est très léger,
aujourd'hui, comme présentation. J se marre.
Puis enfin, il dit " A ma gauche, CB ! CB, CB, CB,
CB, CB !!!"
Qui arrive en disant seulement "Et moi, je suis
Janet Jackson! " et il montre son sein. Eclat
de rire général, même moi, cette fois-ci qui
comprend tout. Voyez quand vous voulez !
Les
quatre musiciens continent la dernière partie du programme
dont je ne me souviens plus de l'ordre, mais il y avait un
BURN OUT
déchaîné. Je lance mon bas droit, mon
bras gauche, je tiens la barre, je balance les hanches, en rythme,
totalement possédée par la musique, qui entre dans
tous les pores de ma peau. Je reçois des coups, j'en donne,
c'est le choc.
Puis,
"domô arigato"
dit J qui s'en va, donne sa basse, sans un regard, puis il se retourne,
et fait une révérence en tenant son pantalon comme
les filles tiennent leur robe pour faire la révérence
à la Reine.
Scott,
après le départ de Franz et de Fujita, lance quelques
baguettes et des bouteilles d'eau puis s'en va.
L'hideuse
musique remplace celle de J. C'est fini. Je reste prostrée
pendant de longues minutes. Un mec du staff me demande de quitter
la salle. Je lui réponds juste "chotto matte"….
Je suis la dernière à quitter la salle du Club Diamond
Hall. |